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Sécurité aérienne : le Cameroun améliore ses performances, mais reste en deçà des attentes de l’OACI

Publié le 25/04/2024

Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, a signé un communiqué le 22 avril 2024, détaillant les résultats de l’audit de sûreté mené par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) du 9 au 20 octobre 2023. Cet audit, réalisé dans le cadre du Programme universel d’audit de sûreté (Usap), révèle que le Cameroun a amélioré son taux de mise en œuvre effective des huit éléments cruciaux du système de supervision de la sûreté de l’aviation civile à savoir la législation, la structure organisationnelle de l’aviation civile, les licences du personnel, l’exploitation des aéronefs, la navigabilité des aéronefs civils, les aérodromes, les services de navigation aérienne et les enquêtes accidents.

Le taux de mise en œuvre des éléments cruciaux du système de supervision de la sûreté de l’aviation civile au Cameroun est passé de 68,80% en 2018 à 78,59% en 2023, enregistrant ainsi une augmentation de 25,44%. Ces résultats placent le Cameroun au-dessus des moyennes régionale et mondiale, respectivement de 64,6% et 72,4%. Cependant, ils demeurent inférieurs aux attentes de l’OACI, qui vise un taux de 80%. Cette précision avait été apportée par Zakariaou Njoya, ministre délégué auprès du ministre des Transports, lors de la première session ordinaire du Comité national de sûreté (CNS) de l’aviation civile, le 6 septembre 2023.

« Le taux de conformité aux normes des annexes 9 et 17, relatives à la facilitation et à la sûreté de l’aviation civile, basé sur les observations des auditeurs dans les aéroports internationaux de Douala et de Yaoundé-Nsimalen, est de 77,11% », déclare également le ministre des Transports. Il ajoute que le Cameroun surpasse les moyennes régionale (66,4%) et mondiale (71%). Ces résultats sont le fruit des efforts déployés par les autorités pour corriger les déficiences observées ces dernières années dans les secteurs de la sécurité et de la navigation aérienne au Cameroun.

Paule Assoumou Koki, directrice générale de l’Autorité aéronautique du Cameroun (CCAA), souligne qu’il y a eu une nette amélioration dans le système de sûreté grâce aux mesures « très strictes » mises en œuvre dans les aéroports. « L’accès aux aéroports n’est plus aussi libre qu’avant, comme dans un supermarché. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’entrer dans certaines zones. Ces mesures ont été significativement renforcées. Nous appliquons des procédures telles que l’inspection filtrage des passagers et de leurs bagages. Les voyageurs sont conscients que nous contrôlons minutieusement tout ce qui est admis pour éviter qu’un objet dangereux ne se retrouve à bord d’un avion », déclarait-elle lors d’une intervention à la télévision publique l’année dernière.

La publication des résultats de l’audit de l’OACI intervient au moment où le Cameroun est engagé dans la rénovation des infrastructures aéroportuaires. L’État a notamment prévu d’investir 72 milliards de FCFA pour l’aménagement et la réhabilitation des aéroports de Bertoua (Est), Kribi (Sud) et Tiko (Sud-Ouest). Le ministre des Transports affirme que ces infrastructures renforceront l’attractivité du pays et faciliteront l’ouverture du marché domestique à la concurrence, tout en contribuant au développement de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), la compagnie aérienne nationale. Pour 2024, les autorités prévoient de continuer avec le projet de réhabilitation de l’aéroport de Douala (Littoral), dans le but d’en faire un « hub sous-régional », et d’intensifier les travaux de réhabilitation de la piste d’atterrissage de l’aéroport international de Garoua, dans la région du Nord, selon la CCAA.

Patricia Ngo Ngouem