La Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du groupe Somdia, a un nouveau directeur général. Il s’agit de Marc Leynaert, nommé à l’issue du conseil d’administration du 9 avril 2025, pour une prise de fonction effective le 16 avril. L’information est rendue publique par Olivier Parent, président du Conseil d’administration, dans un communiqué publié par Cameroon Tribune ce 23 avril.
Marc Leynaert succède à Jean-Louis Liscio, dont le passage à la tête de l’entreprise aura été aussi bref que mouvementé. Nommé en janvier 2025, ce dernier a dû faire face à une grève des employés saisonniers, suivie d’émeutes violentes ayant conduit à l’incendie de plus de 900 hectares de champs de canne à sucre. La direction avait alors évalué les pertes à environ 5 milliards de FCFA. Ces événements sont venus aggraver une situation financière déjà difficile, avec une perte de 22 milliards de FCFA enregistrée au titre de l’exercice 2024.
C’est donc dans un climat de défiance sociale que Marc Leynaert prend les commandes de l’un des piliers de l’industrie agroalimentaire camerounaise. La Sosucam le présente comme un expert en management de projet et en ingénierie de l’irrigation, cumulant près de 30 ans d’expérience sur les continents africain et sud-américain, notamment dans les secteurs agro-industriel, environnemental et énergétique.
La carrière de cet ingénieur a débuté en 1996 chez Geocoton à Paris. Il a ensuite gravi les échelons sur le terrain : formateur en Guinée-Bissau, responsable de la formation au Mozambique, puis directeur général en Gambie et au Mozambique. Entre 2009 et 2022, il évolue dans le réseau Aga Khan, où il marque durablement Faso Coton au Burkina Faso en tant que directeur des opérations, en charge de la stratégie et du développement. Il a également dirigé Triton Ressources Guyane, spécialisée dans l’exploitation durable du bois immergé.
Son dernier poste avant sa nomination à la Sosucam était directeur général de la Société Le Grand Moulin du Cameroun, autre filiale du groupe Somdia et majeur du secteur agro-industriel local.
Mais la mission qui attend Marc Leynaert s’annonce ardue. L’entreprise reste confrontée à une colère persistante de ses employés, en particulier les coupeurs de canne, qui forment la majorité de son effectif. Ces derniers dénoncent leurs conditions de travail jugées précaires et entretiennent une méfiance vis-à-vis de la direction.
Dans la foulée des événements de février dernier, leur salaire horaire de base a été relevé de 5 FCFA, passant de 280 FCFA à 285 FCFA. Une augmentation symbolique, considérée comme insuffisante par une partie des travailleurs, au regard des risques liés à leur activité et du niveau d'inflation observé dans le pays.
L.A.
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