La Société immobilière du Cameroun (SIC) consolide son assise foncière dans la capitale économique. L’entreprise publique a récemment sécurisé 28 nouveaux titres fonciers, portant son patrimoine total à 235 hectares à Douala, selon les informations obtenues auprès de la direction générale. La moitié de cette superficie est déjà bâtie, abritant 5 334 logements.
La sécurisation juridique des cités de Bonamoussadi, Kotto, Makepe, Bassa et Cité des Palmiers constitue une étape stratégique dans le renforcement de l’actif immobilier de la société. « L’acquisition de titres fonciers est une étape stratégique pour les entreprises actives dans le secteur immobilier et fournit ainsi de nombreux avantages à l'instar d'une sécurité juridique, la valorisation des actifs, la transparence comptable et fiscale », souligne la SIC. Pour ses responsables, disposer de titres est indispensable pour valoriser les terrains et, par exemple, les utiliser comme garanties hypothécaires dans le cadre de financements immobiliers.
Cette opération s’inscrit dans une campagne entamée depuis plusieurs années par la SIC, visant à régulariser et fiabiliser son portefeuille foncier. Lors d’une session de l’Assemblée générale tenue en 2024, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, par ailleurs présidente du conseil d’administration de la société, avait demandé à la direction générale de « réaliser une cartographie exacte de ces fonciers (avec ou sans investissements) et d’accélérer la procédure d’obtention des titres fonciers ».
Dans un contexte de forte pression démographique et d’explosion de la demande en logements urbains, notamment dans les grandes métropoles comme Douala et Yaoundé, cette sécurisation foncière prend une dimension stratégique. Le Cameroun fait face à un déficit estimé à 2,5 millions d’unités de logement. Pour y répondre, la SIC prévoit la construction de 5 676 logements supplémentaires au cours des cinq prochaines années, dans le cadre de son plan de relance.
À travers cette opération, la SIC entend non seulement sécuriser ses actifs, mais aussi poser les bases d’une stratégie plus offensive pour renforcer son rôle dans la réduction du déficit en logements sociaux au Cameroun.
Amina Malloum