Le drame a manqué de se produire dans la matinée de ce 14 juillet dans la salle polyvalente de la mairie de Lagdo, dans la région du Nord. Ousmanou Aman Sa’aly, communément appelé Yérima Dewa, avait convié des militants dans cette salle pour l’un des tous premiers meetings du All Camerounian Congress (ACC), le parti qu’il a récemment fondé après son départ du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Mais tout ne s’est pas passé comme prévu.
« Il a manqué de justesse de se faire lyncher après qu’il ait appelé à voter pour le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) à la prochaine élection présidentielle », fait savoir le journaliste Hervé Gomez, directeur de Lagdo TV.
Une courte vidéo du meeting circule d’ailleurs sur les réseaux sociaux. Elle montre une foule en furie, qui reproche à Yérima Dewa de privilégier ses intérêts personnels au détriment du bien-être général. Il y a encore quelques mois, personne n’aurait parier un kopeck sur un tel scénario tellement la popularité de Yérima Dewa à Lagdo était avérée. C’est sans aucun doute cette popularité qui a permis au FSNC d’arracher cette mairie au RDPC lors des municipales de février 2020. « Avant l’évènement de cette semaine, quand il annonçait un meeting à Lagdo, une grande foule venait l’accueillir et l’acclamer. Visiblement, ce n’est plus le cas », explique Hervé Gomez.
Le départ de Yérima Dewa du FSNC a certainement cassé quelque chose. Mais c’est davantage sa ligne politique dans le sillage de celui du parti au pouvoir, alors que le FSNC s’en est éloigné, qui ulcère ses anciens fidèles. « En réalité, il ne faut pas interpréter ce qui s’est passé à Lagdo comme la volonté des militants de rester dans le FSNC. La vérité c’est que tout le monde veut le changement. A Lagdo c’est tout sauf Paul Biya en 2025. C’est certainement ce que Yérima Dewa n’a pas intégré », conclut Hervé Gomez.
Michel Ange Nga
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