Le 5 septembre 2025, un engin explosif improvisé à Malende, près de Muyuka, a coûté la vie à sept soldats. Cette attaque illustre l’ampleur de la crise anglophone et ses risques pour la stabilité nationale à un mois du scrutin présidentiel du 12 octobre. Elle a suscité de vives réactions de l’opposition, avec le MRC, le PCRN et le SDF dénonçant l’incapacité des autorités à sécuriser les zones en conflit.
Pour le MRC, via son président par intérim Mamadou Mota, l’événement montre l’urgence d’un dialogue inclusif avec les leaders séparatistes. Le parti souligne que la multiplication des attaques traduit un échec du gouvernement à instaurer une solution pacifique. Selon le MRC, le conflit risque de saper la crédibilité du scrutin dans les régions anglophones.
Le PCRN, par Cabral Libii, insiste sur la priorité sécuritaire : « Il faut mettre fin à la crise anglophone ». Le SDF, via Achille Leudjo, dénonce la fragilisation du tissu sécuritaire et social, la vulnérabilité des forces de défense et l’éclatement de l’unité nationale. Selon International Crisis Group (ICG), les menaces des groupes séparatistes sur le scrutin pourraient priver jusqu’à 15 % de l’électorat de son droit de vote. L’ONG recommande des mesures urgentes : libération des prisonniers politiques anglophones, levée des opérations « villes mortes », cessation des hostilités pendant la semaine électorale et protection des civils.
Au‑delà de l’urgence sécuritaire, cette situation révèle une tension politique croissante. Le scrutin approche alors que le Nord-Ouest et le Sud-Ouest restent partiellement sous contrôle des séparatistes. L’opposition alerte sur la faible capacité du gouvernement à sécuriser l’administration territoriale et les infrastructures de vote. Le MRC et le PCRN utilisent l’insécurité comme argument politique pour critiquer la préparation et la crédibilité du processus électoral.
Cet assassinat des soldats n’est pas un fait isolé. Il indique un risque de perturbation électorale et d’escalade du conflit, avec un impact direct sur la participation et la légitimité du scrutin. La pression sur le gouvernement et les séparatistes pour instaurer une trêve avant le vote s’avère cruciale. La situation dans le Grand Sud-Ouest constitue un véritable test pour l’État et la communauté internationale quant à leur capacité à garantir la sécurité, la paix et le respect des droits électoraux.
Pour anticiper les risques sécuritaires liés à la crise anglophone, le gouvernement camerounais a déployé un plan sécuritaire spécial à l’approche du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. Les forces de défense et de sécurité intensifient les patrouilles, les contrôles routiers et les bouclages dans les zones sensibles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, tandis que des unités mobiles sont positionnées à proximité des bureaux de vote.
Des équipes de surveillance ont été mobilisées pour protéger le transport des matériels électoraux, et des dispositifs de coordination entre l’armée, la gendarmerie et la police ont été renforcés. Par ailleurs, le gouvernement appelle les populations à collaborer avec les forces de sécurité et insiste sur le respect strict de l’ordre public et la non-violence durant la période électorale.
Thierry Christophe Yamp