
Selon le Collectif des organisations de l’éducation au Cameroun (Corec), près de la moitié des enseignants du primaire et du secondaire ont observé l’opération « École morte » lors de la rentrée du troisième trimestre. Un début jugé encourageant par Roland Assoah, secrétaire général du Corec. Ce dernier accuse toutefois le gouvernement, et particulièrement le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), d’avoir employé un subterfuge pour limiter l’impact de ce mouvement de grève.
Roland Assoah soutient que le Minesec a modifié le calendrier scolaire dès la reprise, remplaçant les cours prévus par les épreuves zéro des examens blancs. « À la place des activités pédagogiques, il a fait passer les épreuves zéro », déclare-t-il, dénonçant une manœuvre dilatoire.
Le syndicaliste rappelle que, selon le calendrier officiel, la première semaine du troisième trimestre est traditionnellement consacrée aux activités académiques en salle de classe. Les épreuves zéro du baccalauréat, du probatoire et du BEPC sont généralement programmées à partir de la deuxième, voire de la troisième semaine. Cette année, cependant, le ministère aurait décidé d’avancer ces évaluations, ce qui, selon Roland Assoah, s’apparente à une tentative de brouiller la mobilisation des enseignants.
L’opération « École morte » vise spécifiquement l’arrêt des enseignements. Aucune directive ne concerne la tenue des épreuves zéro. Toutefois, Roland Assoah affirme que le dispositif mis en place par le ministère n’a pas suffi à casser le mouvement. « Pendant les épreuves zéro, les enseignants ont été remplacés par des vacataires et du personnel administratif pour assurer les surveillances », rapporte-t-il.
Des accusations corroborées par un responsable d’un lycée de Yaoundé. « Ce que nous vivons cette semaine est inédit. Depuis que j’enseigne, on n’a jamais eu d’évaluations à caractère régional imposées à cette période. D’habitude, chaque établissement fixe ses propres dates. Cette année, la hiérarchie a imposé une date unique à tous », déclare notre source.
Du côté du ministère, une source anonyme au Minesec rejette ces accusations sans fournir d’explication. Contactée à plusieurs reprises, l’administration n’a pas donné suite à nos sollicitations. Toutefois, une correspondance datée du 10 avril 2025, signée de Sidonie Thérèse Ndemba, déléguée régionale du Centre, adressée aux chefs d’établissements publics et privés, fixe le calendrier des épreuves régionales des examens blancs pour cette année scolaire.
Michel Ange Nga
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