Alliance RDPC-UNDP : le duo vire au duel dans l'Adamaoua, à l'approche de la présidentielle 2025 et des locales 2026

Rédigé le 24/04/2025
Investir au Cameroun

A moins d'une semaine de l'arrivée de Jean Nkuete dans l'Adamaoua pour installer Théodore Baoro à la tête de la délégation permanente régionale du RDPC, l'ambiance est à la surchauffe. Sur le terrain, le parti au pouvoir et son allié historique, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), se livre une bataille sans merci pour le contrôle politique de cette région stratégique.

Si l'UNDP règne en maître depuis des décennies sur l'Adamaoua, le RDPC rêve d'inverser la tendance. Et le coup d'envoi de cette reconquête est donné depuis les municipales 2020 : dans le département du Mbéré, le parti de Paul Biya a raflé toutes les communes. Une démonstration de force qui tranche avec la situation dans les autres départements, où l’UNDP exploite habilement les failles de son rival circonstanciel.

Dans la Vina, fief de tensions internes au sein du RDPC, la machine peine à tourner. Les responsables locaux sont accusés d'inaction, les caisses du parti seraint vides et l'encadrement de proximité est quasi inexistant. « Le RDPC risque de perdre ses bastions au profit de l'UNDP », prévient un observateur. « Le chef de la délégation permanente brille par son absence et son inaction manifeste. »

Le constat est similaire dans le Mayo Banyo. Là-bas, Abba Sadou, chef de la délégation permanente, est qualifié « d'invisible » par ses propres militants. Une absence de leadership qui pourrait bien se souder par un vote sanction à Banyo et à Bankim, où les dissensions entre conseillers municipaux du RDPC sont de plus en plus criardes.

Dans le Djerem, les forces sont à égalité. Une commune pour le RDPC, une autre pour l'UNDP. Mais la mobilisation s'intensifie des deux côtés, sous l'impulsion d'élites locales décidées à peser dans les échéances à venir.

Le Faro-et-Déo, quant à lui, reste un bastion solide de l’UNDP, qui contrôle trois des quatre communes du département. Mais rien n'est joué : le parti de Bello Bouba Maïgari vise désormais Mayo-Baleo, la dernière commune encore aux mains du RDPC. En embuscade, cette dernière mise sur l'impopularité croissante du maire de Kontcha pour récupérer ce fief.

L'installation de Théodore Baoro par Jean Nkuete ne sera pas qu'un acte symbolique. Elle pourrait marquer le début d'un bras de fer politique décisif, à l'heure où le RDPC cherche à reprendre la main sur une région longtemps considérée comme le jardin privé du parti de Bello Bouba, actuel ministre d'État, ministre du Tourisme et des Loisirs.

Thierry Christophe Yamb

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