
L'occasion était trop belle pour ne pas être saisie. Ce 24 avril 2025 à Bafoussam, dans la perspective de l'élection présidentielle prévue en octobre prochain, Jean Nkuete, secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a profité de la tribune offerte par la cérémonie d'installation d'Hamidou Komidor Njimoluh comme chef de la délégation permanente du parti pour la région de l'Ouest pour mettre en avant le président national du RDPC, Paul Biya.
Devant une foule nombreuse rassemblée dans la capitale régionale de l'Ouest, Jean Nkuete a multiplié les appels à l'unité derrière le chef de l'État. « Une grande victoire de Paul Biya en 2025 garantit au Cameroun une paix durable, cette paix si précieuse et si fragile », a-t-il lancé. Une insistance sur la paix qui n'est pas fortuite, la région de l'Ouest étant voisine du Nord-Ouest en proie à la crise sécuritaire liée au conflit séparatiste anglophone. Des incursions meurtrières de groupes armés ont déjà été enregistrées.
Mais Jean Nkuete est allé plus loin. « Nous devons donner au président Paul Biya une victoire nette, transparente et sans bavure », a-t-il martelé. Un appel appuyé, alors que le chef de l'État, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 1982, ne s'est pas encore déclaré candidat à sa propre succession, contrairement à l'engagement pris en juillet 2022 lors de la visite d'Emmanuel Macron à Yaoundé.
Pour le numéro deux du RDPC, l'homme de la situation reste Paul Biya, en dépit de son âge avancé et des interrogations sur sa capacité à diriger. « Face aux défis mondiaux, le Cameroun imagine ses propres solutions, guidé par la rigueur et la détermination de Paul Biya », a-t-il affirmé. S'adressant particulièrement aux jeunes, Jean Nkuete a mis en garde : « Jeunes de l'Ouest, ne laissez pas les vendeurs d'illusion briser vos rêves. La confiance en Paul Biya, c'est l'assurance d'un avenir stable ».
Un discours de mobilisation qui, en creux, trahit une certaine inquiétude du parti au pouvoir dans une région stratégique. « Malgré 33 communes et 1 communauté urbaine, 10 sénateurs, 19 députés et 73 conseillers régionaux, le RDPC laisse transparaître une certaine fébrilité à l'Ouest », commente un observateur de la scène politique. Cette fébrilité s'est matérialisée dans la conclusion du discours de Jean Nkuete, invitant à ne pas répéter les erreurs du passé : « L'Ouest ne doit pas glisser deux fois sur la même peau de banane ».
Thierry Christophe Yamb