
Quelques jours après la convocation du corps électoral pour la présidentielle du 12 octobre 2025, Theiller Onana et Paul Biya, deux figures issues du RDPC, parti au pouvoir, s’apprêtent à déposer leur candidature. Une situation inédite depuis le retour au multipartisme dans les années 1990.
Léon Theiller Onana, l’un des candidats déclarés, qui crée l’évènement propose une primaire interne pour départager les prétendants du parti, dont l’actuel chef de l’État, Paul Biya.
« L’urgence d’une primaire interne s’impose aujourd’hui comme une nécessité absolue. Je m’engage à respecter son issue, à condition qu’elle soit régulière et transparente », affirme-t-il.
Un tabou brisé au RDPC
Mais l’initiative semble vouée à l’échec. Depuis 1992, le président national du RDPC est automatiquement désigné comme le candidat naturel du parti. Or, Léon Theiller Onana estime que cette disposition ne tient plus : le mandat de Paul Biya à la tête du RDPC serait caduc, le dernier congrès électif remontant à 2011.
Un cadre du Comité central balaye l’argument : « Ce sont des balivernes. Aucune primaire n’est prévue par nos textes. Paul Biya reste notre candidat, et son dossier sera déposé aujourd’hui ou demain. Personne ne prendra ce monsieur au sérieux. »
Il ajoute que le Bureau politique, qui tient lieu de congrès en période exceptionnelle, a formellement prorogé le mandat de Paul Biya, en raison notamment de la crise sécuritaire dans les régions anglophones.
Une candidature symbolique ?
Le Comité central du RDPC n’a pas officiellement réagi à la proposition de primaire, et il est peu probable qu’il le fasse. Le parti est déjà mobilisé en faveur d’une nouvelle victoire de Paul Biya, à qui certains prêtent l’intention de briguer un huitième mandat consécutif.
Si la candidature de Léon Theiller Onana ne menace pas réellement l’ordre établi, elle vient briser un tabou et met en lumière des tensions internes jusque-là contenues. Dans un contexte où le débat sur la succession du président Biya reste verrouillé, cette sortie, même marginale, pourrait être le signe d’un tournant générationnel à venir.
Michel Ange Nga