
Depuis la convocation du corps électoral le 11 juillet dernier, le Conseil national de la communication (CNC) constate une escalade inquiétante des discours radicaux dans les médias et sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué publié le 14 juillet, son président, Joseph Chebonkeng Kalabubsu, dénonce la diffusion de contenus fallacieux, tendancieux et manipulatoires susceptibles d’attiser les tensions entre communautés.
Des pratiques qui, selon l’organe de régulation, compromettent la paix sociale, menacent la stabilité nationale et perturbent le climat du processus électoral en cours. Le CNC met ainsi en garde contre toute dérive médiatique portant atteinte à l’intérêt supérieur de la nation.
Un appel à la responsabilité dans l’arène électorale
« La liberté d’expression n’est pas un sauf-conduit pour propager la haine, la division ou les contrevérités », rappelle le CNC, qui exhorte journalistes, animateurs d’émissions politiques, influenceurs et autres acteurs médiatiques à faire preuve de rigueur professionnelle, de retenue et de sens du devoir citoyen.
L’instance de régulation appelle à la vérification scrupuleuse des faits, à l’équilibre des points de vue, et à un traitement éthique de l’information, surtout dans un contexte où les passions électorales peuvent facilement dégénérer en discours incendiaires.
Des médias sous surveillance renforcée
Le CNC affirme suivre avec une vigilance accrue les publications et productions médiatiques, notamment sur les plateformes numériques, qu’il identifie comme des vecteurs majeurs de désinformation et de manipulation. Il annonce que des sanctions seront prises contre tout acteur médiatique ou organe de presse dont le comportement serait de nature à fausser le débat démocratique ou à compromettre la cohésion nationale.
Dans une élection où les réseaux sociaux concurrencent les médias classiques comme principales sources d’information, le risque de polarisation de l’opinion est amplifié. L’intervention du CNC souligne l’enjeu central de l’encadrement des discours dans un espace public fragilisé par les fake news, les montages malveillants et les narratifs clivants. À l’approche d’un scrutin à fort enjeu, le rôle des médias comme garants de la vérité, du pluralisme et du respect mutuel n’a jamais été aussi stratégique.
Frédéric Nonos