
La France a exprimé sa condamnation après les attaques qui ont touché les départements du Fako (Sud-Ouest) et du Mayo-Tsanaga (Extreme-Nord) en fin de semaine dernière, et qui ont fait au moins 11 morts. « Nous adressons toutes nos condoléances aux familles et proches des victimes, civiles et militaires, qui ont perdu la vie lors des attaques qui ont eu lieu le week-end du 5 au 7 septembre dans les départements du Fako et du Mayo Tsanaga. Nous condamnons avec force ces attaques et réaffirmons notre solidarité avec le peuple camerounais », a déclaré l’ambassade de France au Cameroun dans un message publié lundi 8 septembre 2025 sur ses pages Facebook et X. Cette déclaration intervient quelques jours après la prise de fonction officielle, le 1er septembre, de Sylvain Riquier (photo), nouvel ambassadeur désigné de France au Cameroun.
Le vendredi 5 septembre, un véhicule de l’armée transportant des soldats a heurté une mine artisanale posée par des combattants séparatistes dans le département de la Meme, région du Sud-Ouest. L’incident s’est produit aux abords du village de Malende, non loin de Muyuka. Selon plusieurs sources locales, le bilan, encore non officiel, fait état d’au moins sept militaires tués. L’attaque a été revendiqué quelques heures après par les Fako Unity Warriors, un groupe armé séparatiste actif dans la zone.
La nuit du samedi 6 septembre, au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres grièvement blessées dans les villages de Mandoussa et Modoko, dans le département du Mayo-Tsanaga, par des hommes armés présumés affiliés à Boko Haram, selon l’agence Xinhua. Des enlèvements ont également été signalés à la suite de l’attaque. Le quotidien L’Œil du Sahel rapporte un bilan légèrement différent, évoquant au moins cinq morts et 11 blessés.
La région du Sud-Ouest, tout comme le Nord-Ouest, est en proie à une crise anglophone depuis 2016, qui s’est transformée en conflit armé opposant des groupes séparatistes à l’armée camerounaise. Ce conflit a déjà fait plus de 6 000 morts et contraint des milliers de personnes à fuir leur domicile, selon l’ONG International Crisis Group.
Dans l’Extrême-Nord, les attaques de Boko Haram persistent. L’armée camerounaise mène depuis 2014 une guerre asymétrique contre les factions jihadistes du groupe terroriste. Depuis cette date, Boko Haram a tué environ 3000 civils et militaires, enlevé plus d’un millier de personnes et provoqué le déplacement d’environ 250 000 habitants, selon l’ONG, qui avait publié ces estimations en janvier 2022.
Patricia Ngo Ngouem
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