
La Légion de gendarmerie de l’Est a ouvert une enquête à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant six fillettes, âgées d’environ 12 ans, battues publiquement par un membre d’un comité de vigilance, a annoncé la Gendarmerie nationale lundi 8 septembre 2025 sur sa page Facebook. Les faits se sont produits au village Bongone Wantamo, dans l’arrondissement de Ngoura, à environ 150 km de Bertoua, la capitale régionale. Selon l’institution militaire, « cet acte barbare a été motivé par le fait que les jeunes victimes n'étant pas mariées avaient donc rendu visite à leur sœur déjà mariée à un certain Abdou Malou. C'est ce dernier qui a requis le comité de vigilance pour sanctionner les jeunes filles ».
Le Colonel Divine Nnoko Ngide, commandant de la Légion de gendarmerie de l’Est, accompagné de ses collaborateurs, s’est immédiatement rendu sur place. Le principal instigateur des faits a été interpellé, tandis que deux membres du comité de vigilance impliqués dans l’agression sont toujours en fuite et activement recherchés, d’après la même source. Parallèlement, la Gendarmerie a mené une opération de sensibilisation auprès des populations locales sur le respect des droits de l’enfant et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). L’institution a rappelé aux citoyens l’importance de collaborer et de signaler toute situation de détresse au numéro vert 113, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Au Cameroun, il n’existe pas de loi spécifique interdisant les châtiments corporels dans le foyer ou en communauté. La loi du 14 avril 1998 sur l’orientation scolaire interdit cependant les sévices corporels à l’école. Soucieux du bien-être des enfants, le gouvernement a notamment ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, laquelle prévoit la protection des mineurs contre toutes formes de violence, un phénomène qui demeure pourtant courant dans le pays.
Le 30 avril dernier, à l’occasion de la Journée internationale pour mettre fin aux châtiments corporels des enfants, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Matie Thérèse Abena Ondoa, avait lancé un appel contre cette pratique. « La violence physique n’éduque pas, elle blesse. Le fouet, les coups ou tout autre forme de châtiment corporel ne sont pas des outils d’apprentissage. Ils provoquent la peur, la haine ou la perte de l’estime de soi », avait-elle déclaré. Elle avait également invité les leaders à sensibiliser les parents et les communautés pour « rejeter ces pratiques nocives ».
P.N.N
Lire aussi: